Hivernage 2025 à Saint-Louis : les autorités sur le pied de guerre contre les inondations
En prélude à l’hivernage 2025, les autorités administratives de la région de Saint-Louis ne veulent rien laisser au hasard. Ce mardi, le gouverneur Al Hassane Sall a présidé un Comité régional de développement (CRD) consacré à la prévention des inondations. Cette rencontre stratégique a réuni l’ensemble des acteurs concernés, notamment l’Office national de l’assainissement du Sénégal (ONAS), les sapeurs-pompiers, le SONAGED, et la Direction de la prévention et de la gestion des inondations (DPGI).
L’objectif de cette réunion était de tirer les leçons des débordements du fleuve Sénégal survenus en 2024, qui avaient durement affecté les départements de Podor, Dagana, ainsi que plusieurs quartiers de la ville de Saint-Louis.
« Il s’agit de consolider les mesures déjà prises et de renforcer la coordination entre les services techniques, les collectivités territoriales et les populations afin de prévenir de nouvelles inondations », a déclaré le gouverneur.
Il a rappelé que « les localités les plus vulnérables longent principalement le fleuve Sénégal ». Les villages de Fanaye, Aram et Darou, ainsi que certains quartiers de la commune de Saint-Louis comme Khar Yalla et Médina Chérif, sont particulièrement exposés. « Selon les études, ces quartiers sont installés sur des zones hydrauliques sensibles, voire sur d’anciens bras du fleuve. Des mesures radicales sont envisagées, incluant des projets de relogement ou de réaménagement des sites à risque », a expliqué le chef de l’exécutif régional.
La DPGI, en collaboration avec l’armée, prévoit la construction et la réhabilitation de digues dans plusieurs zones critiques. À Fanaye, par exemple, des travaux sont déjà programmés. Dans d’autres localités comme Aram et Darou, des prolongements de digues sont également prévus. Ces aménagements visent à contenir les crues du fleuve et à protéger durablement les habitations riveraines.
Au-delà des grands travaux, des actions ponctuelles seront menées : déploiement de motos-pompes et d’électropompes, nettoyage des artères et des réseaux d’évacuation, surveillance continue des sites inondables. L’assainissement reste une priorité, tout comme la lutte contre les comportements inciviques.Le gouverneur a déploré « l’insalubrité volontaire entretenue par certaines populations », citant notamment les dépôts anarchiques d’ordures et le déversement d’eaux usées dans les canalisations. Il annonce une politique ferme : « Sensibiliser, éduquer, mais aussi sévir si nécessaire. » Des sanctions pourraient être appliquées, en vertu du Code de l’environnement et du Code de l’hygiène.
Les autorités entendent impliquer tous les acteurs : presse, délégués de quartier, leaders communautaires. L’idée est de construire une réponse collective et résiliente aux inondations. Une tournée régionale conjointe DPGI-préfets a permis de recenser les sites à risque, avec, pour chacun d’eux, des solutions identifiées.